Le cerveau est une cathédrale en perpétuelle construction, comme la Sagrada Familia.
Pierre-Marie Lledo
Ce qui en nous pense, c’est le corps tout entier, le corps complet, le corps organisé, qui non seulement perçoit et ressent, mais également participe à sa façon à la pensée et à notre état psychique.
Ludwig Wittgenstein était convaincu qu’il est philosophiquement dangereux de croire que nous pensons avec nos têtes, ou dans nos têtes. Car ce qui en nous pense, disait-il, n’est pas une certaine partie de notre corps, ni ne provient d’un organe spécifique, ni n’est produit par un « esprit » qui habiterait cet organe. Ce qui en nous pense est bien plus étendu que cela : c’est le corps tout entier, le corps complet, le corps organisé, qui non seulement perçoit et ressent, mais également participe à sa façon à la pensée et à notre état psychique.
Nous devrions donc cesser de nous représenter l’esprit comme une «entité» racornie, entièrement localisée à l’intérieur de nos crânes. Il avait raison, notamment parce que les preuves scientifiques de l’action des micro-organismes intestinaux sur notre cerveau ne cessent de s’accumuler. Par exemple, les bactéries qui colonisent notre tube digestif lui «parlent», l’informent, contrôlent certaines de ses activités, en empruntant différentes voies de communication. Il y a donc aussi de la «pensée» dans notre ventre.
✧→ Conversation scientifique avec Pierre-Marie Lledo neurobiologiste, directeur de recherche au CNRS (Gènes, synapses et cognition) et directeur de recherche à l’Institut Pasteur (unité Perception et Action).
Conversation scientifique
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