"On a la barre à quelques centimètres des yeux...puis on redescend et on la voit qui reste"
Renaud Lavillenie
Junior, j'étais spécialisé sur le tour de piste, mais je me suis également essayé au saut à la perche, une discipline qui demande un petit grain de folie avec une bonne dose de détermination et de concentration. Bon restons mesurés, j'ai tout juste franchi les trois mètres 🤏 mais les types de perches disponibles à l'époque n'étaient pas tout à fait les mêmes qu'aujourd'hui. Passons au saut. Il faut arriver très vite sur le sautoir car la course d'élan est primordiale pour vous envoyez en l'air. Lorsque vous doublez votre vitesse, vous quadruplez votre énergie cinétique. Quand vous plantez la perche au fond du butoir, l'énergie cinétique que vous avez acquise lors de la course va être emmagasinée dans la perche sous forme d'énergie élastique. La perche va se plier pour ensuite se détendre tel un gros ressort. L'énergie potentielle élastique qui a été stockée va alors vous être retournée sous une forme différente, l'énergie potentielle de pesanteur.
C'est là que réside toute la difficulté du saut. Attention au "retour de perche" comme on dit chez les sauteurs. Si tout va bien, vous vous retrouvez propulsé vers le haut, sauf à ne pas être arrivé assez vite sur le sautoir pour redresser la perche ou encore à ne pas avoir exécuté correctement l'enchaînement.
A un moment, vous aurez l'impression que votre vie est suspendue au bout de la perche. Il faut faire preuve de lâcher-prise, sans lâcher prise.
Le mouvement horizontal va être converti en mouvement vertical
Le sauteur doit jouer avec l’énergie, l’optimiser, la transformer et la conserver.
La hauteur du saut dépend avant tout de la vitesse d'élan. C'est la vitesse qui apporte l'énergie pour franchir la barre. Peu importe la taille de la perche, elle est juste là pour vous accompagner, à vous d’adapter sa longueur à la hauteur que vous voulez sauter.
Armand Duplantis bat son record du monde - 6,22 m
Un peu de technique
Aujourd'hui, il existe principalement 2 écoles de saut. La technique russe consiste à se laisser porter par la vitesse pour venir se glisser sous la perche, alors que la technique française, plus engagée, demande un appui du bras gauche vers l'avant pour faire avancer la perche au moment de l'impulsion.
Les champions courent le 100 mètres entre 10" et 11". Leurs perches mesurent plus de 5 mètres, et pèsent environ 5 kg, tout dépend de leur diamètre.
Les perches sont en matériaux composites, fibres de verre et de carbone. La dureté et la flexibilité des perches sont des critères de choix importants qui varient en fonction de la morphologie du sauteur et des conditions météo.
Duplantis 181cm 80kg - Lavillenie 177cm 70kg
• Phase 1 : propulsion, présentation
• Phase 2 : impulsion, pénétration (ou flexion)
• Phase 3 : groupé-dégroupé
• Phase 4 : retourné, enroulé
• Phase 5 : effacement, chute, réception
Quand le perchiste est droitier, son pied d'impulsion est le pied gauche, il porte la perche du côté droit, la main supérieure est la main droite, il la lève progressivement sur les dernières foulées pour envoyer le bout de sa perche dans le butoir. Lors de la flexion, il s'engage sur la droite de la perche. Quand le perchiste est gaucher, les orientations sont inversées (comme sur le schéma).
L'ascension que le sauteur doit effectuer seul, en s'appuyant sur sa perche, est appelée le "rapport"
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